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16 septembre 2024

Le cautionnement entre époux

Le cautionnement entre époux est une situation délicate, fréquemment rencontrée dans le cadre des affaires familiales ou commerciales. Ce type d’engagement soulève des questions juridiques complexes, notamment en matière de solidarité, de protection des biens communs et d’autonomie financière au sein du couple.

Qu’est-ce que le cautionnement ?

Le cautionnement est un contrat par lequel une personne, appelée « caution », s’engage envers un créancier à payer la dette contractée par un tiers s’il ne peut y satisfaire.

Lorsqu’il s’agit d’un cautionnement entre époux, l’un des conjoints se porte garant de la dette contractée par l’autre ou par une société dans laquelle il est impliqué.

Cette situation peut entraîner des conséquences significatives sur le patrimoine familial, d’où l’importance d’une compréhension claire de l’engagement futur des parties.

À cet égard, le consentement donné par un des époux au cautionnement souscrit par son conjoint n’engendre pas automatiquement une co-responsabilité de cet époux dans le contrat de cautionnement. Toutefois, ce consentement peut engager les biens communs du couple, ce qui en fait un acte particulièrement important.

Le formalisme du cautionnement entre époux

Le formalisme est essentiel dans un cautionnement, surtout lorsqu’il est souscrit entre époux. Dès lors, pour qu’il soit valide, l’époux qui se porte caution doit apposer lui-même une mention spécifiant qu’il s’engage à garantir la dette en cas de défaillance du débiteur principale.

Cette mention doit indiquer clairement le montant pour lequel il s’engage, exprimé en toutes lettres et en chiffres. Ce formalisme vise à protéger la caution en s’assurant qu’elle comprend pleinement l’étendue de son engagement.

Le cautionnement entre époux soumis à la communauté de biens

En vertu de l’article 1415 du Code civil, chaque époux ne peut engager que ses biens propres et ses revenus par un cautionnement ou un emprunt, à moins qu’il n’ait obtenu le consentement exprès de l’autre.

Ce consentement n’engage pas les biens du conjoint qui ne s’est pas porté caution, mais il peut permettre aux créanciers de saisir les biens communs du couple en cas de défaillance. Dans ce cas, si l’un des époux se porte caution sans le consentement de l’autre, seuls ses biens propres sont en jeu.

Le cautionnement entre époux séparés de biens

Dans le régime de la séparation de biens, les époux sont responsables uniquement des dettes auxquelles ils ont personnellement consenti, à l’exception des dettes ménagères. Par conséquent, seul le patrimoine personnel de l’époux caution peut être engagé en cas de défaillance du débiteur principal.

Néanmoins, il est fréquent que l’un des époux se porte caution pour une société, notamment celle de son conjoint. Dans ce cas, le cautionnement pourra être annulé à condition que le caractère disproportionné du cautionnement souscrit soit prouvé, ce caractère devant être apprécié eu égard aux seuls biens et revenus personnels.

Ainsi, le cautionnement entre époux constitue un engagement sérieux qui nécessite une compréhension approfondie des implications qu’il engendre. Avant de s’engager, les époux doivent prendre connaissance des conséquences potentielles sur le patrimoine familial, et s’assurer que les obligations légales qui découlent de l’engagement soient pleinement respectées.

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